Et c'est reparti pour un WE. Un petit celui là, avec Rainer, le 'base leader'. Direction Haakon VII Land au Nord, pour une visite de Krossfjorden.
Départ vendredi soir, on a pas fait 100 mètres en bateau, qu'on se fait déjà appelé à la VHF par le groupe de plongeur... forcément, le 'base leader' et 'l'ingénieur logistique' qui partent ensemble, ça va faire un 'trou'. Il était temps qu'on partent, enfin avoir la paix !
Arrivée à CampZoe, une des plus vielle cabane, du début des années 20, pleine de charme et dans un cadre magnifique. Soirée sympa avec Rainer à discuter de voile : il c'est fait un tour d'Atlantique pendant 13 mois avant d'avoir ce boulot.
Le lendemain, direction Tinayrebreen, un glacier qui surplombe une falaise au fond de Tynyarebukta. Dans ce fjord très encaissé, la mer est déjà recouverte d'une fine pellicule de glace, et un phoque posé sur son glaçon se laisse approcher.
Le cadre est impressionnant : nous sommes à raz de sommets nous surplombant à plus de 700, et même plus de 1000 mètres, et nous avons presque 400 mètres de fonds sous la coque. Le fjord n'est ni plus ni moins qu'un vertigineux canyon rempli au tiers par la mer, dont les murailles sont des falaises plongeant à pic.
On s'enfonce encore plus dans Krossfjorden jusqu'à Mölletfjorden, puis Kollerfjorden direction Kollerbreem. Mais la mer n'est pas si calme, on ne s'approche pas trop car il reste de la route.
On continue la route et on s'arrête visiter Lloyds Hotel. C'est une toute petite cabane appartenant à un armateur allemand. L'intérieur ne trompe pas : c'est rempli d'objet et de plaque souvenir maritime.
Ça souffle toujours assez fort, le vent s'engouffre dans le fjord et lève de plus en plus la mer. On réduit la vitesse encore et encore... on est quand même complètement trempé.
On contourne Kong Haadons Halvøy, et on remonte Lillehöökfjorden. Étonnamment, la mer ici est beaucoup plus plate malgré un vent encore plus fort. Mais c'est rempli de glaçons...
Le glacier Lillehöökbreen se distingue tout au fond. Au fur et au mesure qu'on s'avance au fond du fjord, le glacier semble s'élargir de chaque côté, sans fin. Ça en devient vraiment très impressionnant, ça n'a l'air de ne jamais prendre fin. Ce n'est que lorsqu'on dépasse la pointe nord de Kong Haadons Halvøy que le glacier se laisse admirer tout entier. C'est fantastique et imposant. Plus de 7 Km de glacier qui se jette dans la mer juste devant nous. Ici, Bjørlykkebreen, Hellmannbreen, Kuttebreen, Darbouxbreen, Bequerelbreen, Cailletetbreen, Brüknerbreen, Forbesbreen, etc se rencontrent et forment ensemble Lillehöökfjorden ! Impossible de le photographier tout d'un coup.
On coupe le moteur, on se laisse dériver... Juste la vue, le bruit - des glaces qui crépitent, le froid du vent qui nous glisse dessus. On sort le thermos et comme au théâtre, on s'installe à l'aise dans le bateau, et on scrute les effondrements de glace dans la mer en poussant des 'oh !' à chaque fois... Évidemment, ça n'arrive jamais quand j'ai l'appareil prêt.
Alors que je suis 'déconnecté', Rainer propose de remettre en route. Il ne veut pas rater le repas du soir... Je serais bien resté un moment ici, et même resté dormir dans une cabane à 30 min du glacier pour pouvoir profiter pleinement de la journée de dimanche.
Mais non. Bon, quitte à rentrer, autant y aller. Je mets les gaz. On est de retour, avec le blanc de Lillehöökfjorden plein la tête...
samedi 8 septembre 2007
Krossfjorden - Haakon VII Land
Publié par Alan à 17:18 0 commentaires
Libellés : WE
Tour du fjord en kayak
De nouveau en WE, de nouveau en vadrouille !
Cette fois-ci, toujours avec Eric, le programme est simple : le tour du fjord en kayak. Pour profiter au maximum du WE, préparatifs juste après le boulot vendredi soir, et en route dans la foulée. A 20h00, nous voilà sur l'eau, y'a plus qu'à pagayer !
Mais, ça commence mal... Le vent est assez fort pil dans le nez, ce qui monte une mer pas trop évidente pour le kayak. 10 coups de pagaie ne sont pas encore donnés... que Eric se retourne. Oups, c'est pas bon ça, d'autant plus que les combinaisons de kayak ne sont plus toutes jeunes, il est trempé. Retour sur la plage, vidage de kayak et c'est reparti !
On avait planifié la 1ère étape à Tyskahytta, tout à l'est du fjord, mais au bout d'une heure de galère dans les vagues et face au vent, Eric commence à avoir froid (il est toujours trempé), on s'arrête donc à Gosebu pour la nuit.
Le lendemain matin, la météo est au top : pas plus de nuage dans le ciel qu'il n'y a de souffle de vent ! C'est reparti, et là ça devient vraiment agréable de se balader au milieu des glaçons. Y'en a de partout, c'est le panard ! On s'approche du premier glacier à front marin sur notre route : le Kongsvegen. C'est le plus grand du fjord, et c'est lui qui le ferme au bout. Au fait, on n'a pas pagayé sur le glacier, c'est la carte qui date un peu, et le glacier qui a reculé, reculé, reculé... On le longe tranquillement, et on poursuit jusqu'à Kongsbreen.
Après avoir changé 4 fois de piles à l'appareil photo, il est temps de repartir vers Juttahytta, notre escale pour la nuit, située sur une toute petite île de 'l'archipel' Lovén-øyane qui se trouve au milieu du fjord.
Il faut que je précise quelque chose. Le premier soir je vous l'ai dit, on avait prévu de faire escale à Tyskahytta. Or dans cette cabane, il n'y avait plus, ni gaz, ni bois, ni charbon. Difficile à chauffer donc, et difficile aussi de manger quelque chose de chaud. J'avais donc pris dans mon kayak du gaz, du bois et du charbon. Comme on est finalement allé à Gosebu, où il y avait tout ce qu'il fallait, je me suis trimbalé toute la journée de samedi ce gaz, bois et charbon à bout de paguay ! Ne voulant pas refaire la même dimanche, j'ai ramené le bois et le charbon à Juttahytta. Deuxième précision : concernant les chaussures néoprène si efficace pour garder les pieds au chaud, la plus grande taille que j'avais trouvée était 43. Pour moi, ça fait très petit. Alors, avoir mal ou avoir froid, j'ai choisi avoir froid. Effectivement. Comme dit Eric : 'pas d'soucis, ce n'est que l'Arctique'. En arrivant à Juttahytte donc, je pense que mes pieds étaient aussi chaud que le sont les icebergs... C'est donc là que j'ai décidé de flamber le bois et le charbon trimbalé depuis hier, tout d'un coup. Et ça a marché : ça m'a réchauffé les pieds bien comme il fallait. Le problème, c'est que ça ne se limite pas qu'aux pieds, et c'est vite devenu un sauna dans Jutta ! Et c'est là qu'Eric, ni tenant plus (on ne peut pas ouvrir les fenêtres), à une une (brillante ?) idée : aller se baigner pour se refroidir... Et nous voilà parti à faire des brasses entre les glaçons. Bon, l'eau arctique à cette spécificité de refroidir bien plus vite que ne réchauffe un sauna,
alors tout de même bien content de sortir pour se réchauffer. Comble de stupidité, au bout de 10 mn nous revoilà à étouffer de chaud dans la hutte. On connaît la technique : rebaignade...
La Terre poursuivant son chemin vers l'hiver, nous avons enfin droit à un couché de Soleil directement suivi d'un levé de soleil, sans passer par la case 'nuit'. Les reflets embrasent le fjord, on se croirait chez Van Gogh.
Le lendemain, le mauvais temps nous fait ce bonheur d'avoir lui aussi pris son WE. C'est sur un 'lac' que nous repartons pour l'étape du dimanche : tour de Blomstrandhalvøya en s'approchant d'un autre glacier à front maritime : Blomstrandbreen. Là encore, il y a quelques années, l'île était accessible à pied depuis le glacier. Mais le glacier fond comme glacier en arctique...
Miroir, mon beau miroir...
Après avoir passé pas mal de temps devant le glacier, on repart, car l'étape est loin d'être terminée. Blomstrandhalvøya ressemble vraiment à l'Australie, à l'envers. On s'arrête donc à 'Sydney' pour faire une pause déjeuner... puis direction Ny-London, notre dernière étape. Cette cabane (c'est la deuxième sur la photo) est une ancienne maison de mineur. L'île est riche en marbre de bonne qualité, un investisseur s'y était lancé. 70 mineurs, un chemin de fer, etc etc etc. Finalement, au bout de 2 ans, ça ne c'est pas révèler rentable : on ne peut y travailler que 6 mois de l'année, et par l'effet de gel-dégel, le marbre se fendille, puis éclate.
Lundi matin : réveil de bonne heure. Rangement, et sur une mer toujours aussi plate, en route vers le village : les derniers Km sur les plus de 50 de notre boucle. Sur le trajet un phoque vient pointer le bout de son nez... la journée commence bien.
Publié par Alan à 14:19 0 commentaires
Libellés : WE